L’année 2020 restera marquante à jamais pour les Français. La pandémie qui nous a touché (et nous touche encore à l’écriture de cet article) a profondément boulversé nos habitudes du quotidien. Et bien entendu, nos habitudes de consommation.
Magasins fermés, confinement et télétravail forcé, crainte de contamination ont rythmé notre année 2020.
Face à ces changements, le réflexe de faire ses achats en ligne a augmenté sensiblement. Les grands gagnants sont l’agro-alimentaire pour les courses du quotidien, la santé pour les soins ou encore la décoration pour le temps accordé aux travaux durant le premier confinement. En face, des pertes lourdes, notamment dans les secteurs du voyages-tourismes et des loisirs.
Retour sur 2020 et la présentation des chiffres e-commerce de l’année en France.
Envie de découvrir notre infographie ? Rendez-vous ici : Les chiffres e-commerce de 2020 en France.
Le principal chiffre à retenir de cette année 2020, c’est 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 1,84 milliards de transactions en France.
C’est +8,5% par rapport à 2019.
Bien évidement, la crise sanitaire a joué un rôle majeur dans cette augmentation qu’on aurait pu estimer plus forte encore. Cela s’explique par une situation contrastée entre ventes de biens et de services. La hausse des ventes de produits sur internet est estimée à +32% tandis que les services sont en baisse de 10% (pour les acteurs du voyage-tourisme, le bilan 2020 est actuellement de -47% par rapport à 2019).
Plusieurs secteurs ont tiré leur épingle du jeu et notamment l’agroalimentaire, la santé et la décoration. On a tous en souvenir les photos des recettes maison ou encore les travaux d’aménagement ou de décoration pendant le premier confinement.
Les ventes en ligne des enseignes magasins le confirment : +53% sur l’année avec des pics à +100% pendant les deux confinements avec une accélération des livraisons à domicile, du click & collect et du drive.
Autre point intéressant à noter, la hausse du panier moyen qui atteint 61€ alors que cela faisait 5 ans qu’il était en baisse. Les français ont fait de gros achats, notamment pour l’alimentaire et la décoration mais aussi des achats plus groupés pour éviter les contacts avec les livreurs.
L’accélération des ventes a été particulièrement marquée au dernier trimestre. La fermeture des magasins et celle des rayons dits non-essentiels ont conduit à une forte augmentation des ventes au mois de novembre qui s’est poursuivie en décembre, en dépit de la réouverture des commerces physiques. La période de Noël (novembre-décembre) a connu une hausse de 23% par rapport à Noël 2019 et les ventes de produits et services ont atteint 25 milliards d’euros.
Alors que le e-commerce ne représentait que 9,8% du commerce de détail en 2019, il en représente aujourd’hui 13,4%. C’est une belle progression mais c’est encore loin de nos voisins. Par exemple, au Royaume-Uni, c’est 26,4% (source statista).
Enfin, dans le B2B, on constate une progression de +11% grâce à une fin d’année très forte en terme d’activité.
L’histoire était en marche depuis quelques années mais la crise a démontré que les entreprises les plus matures en digital ont plus facilement absorbé le choc économique du premier semestre.
Celles qui étaient en retard ont donc rapidement lancé leur site e-commerce pour continuer à vendre en ligne. Un chiffre marquant : il y a eu un nouveau site e-commerce en France toutes les 30 minutes en 2020 !
En parallèle, nous l’avions évoqué dans nos pistes pour accélérer sa transformation digitale en période de crise : les places de marché ont pu fournir un débouché pour de nombreuses TPE/PME et limiter le recul de leurs ventes. Ainsi, en moyenne sur l’année 2020, les places de marché ont progressé de +27% soit deux fois plus vite qu’en 2019.
Qui dit confinement dit fin des voyages. Le secteur du voyage-tourisme qui représentait tout de même 19,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (voir notre infographie : les chiffres e-commerce de l’année 2019) est un poids lourd du e-commerce.
Malgré une légère amélioration de la situation au cours de l’été, les nouvelles mesures de confinement prises à l’automne sont venues affaiblir encore davantage le secteur qui recule cette année de -47% par rapport à 2019.
Autre conséquence directe de cette baisse très forte : la faible progression des achats sur mobile. En effet, depuis plusieurs années le secteur du voyage-tourisme (sans oublier les loisirs) représente une part très importante des ventes sur mobile et la crise a fait ralentir la progression annuelle que nous avions l’habitude de constater.
Alors que les ventes sur mobile affichaient une croissance globale de 18% en 2019, elles n’ont progressé que de 5% en 2020.
L’année 2021 est encore floue.
La crise sanitaire est loin d’être terminée et personne ne peut prédire les conséquences économiques à venir. Ce qu’on observe chez AntVoice, c’est que les entreprises matures en digital continue de vendre en ligne et offre de plus en plus de solutions aux consommateurs pour assurer la livraison.
Il est cependant difficile de prédire ce que sera l’année mais il y a fort à parier que nous connaitrons une croissance ralentie du e-commerce en France. Tant que le secteur du voyage-tourisme et des loisirs ne peut reprendre, c’est un 1/5 du e-commerce global qui est impacté.
De plus, l’incertitude pousse aujourd’hui les français à épargner et moins à dépenser. Et si le télétravail a profité à certains secteurs (sport intérieur, décoration, agroalimentaire…), d’autres, plus traditionnels, sont directement impactés : la mode (-17% de chiffre d’affaires en 2020), la beauté et la cosmétique, l’automobile…
Pour conclure, nous n’avons pas de boule de cristal mais espérons que l’e-commerce se porte au moins aussi bien et que la fin d’année soit porteuse de bonnes nouvelles et de reprise économique !