Dans le Tunnel #6 avec Stéphane Gendrel, CEO d’Adloop : Fin de Google Analytics : comment réagir et quelles sont les alternatives ?

23 mars 2022 Publicité DigitaleRessources

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Nouveau séisme ! 

Le 10 février 2022, la CNIL rendait une décision qui a secoué le monde du web : l’utilisation de Google Analytics en France serait non conforme au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et donc, illégal.

Après un avis négatif de la CNIL autrichienne il y a quelques semaines, c’est donc la France qui s’avance sur ce dossier très brûlant et met en demeure plusieurs annonceurs français pour usage illicite de Google Analytics. 

Avec 75% de part de marché, c’est l’outil le plus utilisé par tous ceux qui possèdent un site internet et souhaitent suivre leurs performances : visites, temps de connexion, provenance du trafic, conversions…etc. 

Ce qui est reproché ? Les transferts de données personnelles des Européens vers les Etats-Unis et la possibilité de voir les données des internautes partir aux US sans contrôle et que les services de renseignement américains y accèdent.

La protection des données des internautes est un enjeu très fort ces dernières années et cela contribue à modifier en profondeur notre manière de faire du marketing.

Le marché s’interroge donc : doit-on changer de fournisseur analytique ou s’agit-il d’un simple effet d’annonce ? 

Pour répondre à nos questions, nous recevons Stéphane Gendrel, CEO d’Adloop dans l’épisode 6 de notre podcast Dans le Tunnel.

Décision de la CNIL et fin de Google Analytics : que s’est-il passé ? 

Depuis que la RGPD a été mise en place, nombreuses sont les questions qui interviennent dans le monde du marketing. Que peut-on faire ou non pour continuer de faire de la publicité, suivre le comportement des utilisateurs pour leur proposer une expérience personnalisée ou encore pour connaître les performances de nos actions.

La décision de rendre “illégal” Google Analytics est le dernier événement en date.

Google Analytics est un outil d’analyse de site web fonctionnant via l’attribution d’un identifiant unique à chaque visiteur. Cet identifiant et les données personnelles afférentes sont transférés aux USA par Google.

Or, l’association NOYB, organisme de protection de la vie privée, a porté plainte contre plusieurs entreprises utilisatrices de Google Analytics afin d’obtenir l’avis de la CNIL sur ces transferts de données aux USA. La Commission les a jugés illégaux au regard du RGPD en raison du risque d’accès à ces données par les services de renseignement américains.

Attention, les transferts de données aux USA ne sont pas, en soi, illégaux. Cependant, la décision de la CNIL concernant Google Analytics s’appuie sur la jurisprudence européenne, notamment l’arrêt Schrems II de la Cour de Justice de l’Union européenne qui invalide le Privacy Shield (texte reconnaissant que la législation américaine offrait un niveau équivalent de protection à celui du RGPD) et impose le respect de certaines conditions nouvelles. Dans ce cas précis, la commission a considéré que :

Google a bien pris des mesures supplémentaires pour encadrer les transferts de données. Elles sont néanmoins insuffisantes pour exclure la possibilité d’accès des services de renseignements américains à ces données.

Le risque pour les utilisateurs des sites Français utilisant cet outil de web analytics de voir leurs données exploitées par les services de renseignement américains est important.

La CNIL estime donc que l’utilisation de Google Analytics, en l’état, par les gestionnaires de site web Français viole les articles 44 et suivants du RGPD.

Utiliser Google Analytics, est-ce vraiment illégal ? 

Spoiler : non.

Cette décision survient alors que Google a déjà été sanctionné par la CNIL début 2022 pour non-respect de la législation sur les cookies (loi informatique et liberté). La CNIL avait déjà infligé une amende de 100 millions d’euros à Google, toujours au sujet des cookies, en décembre 2020.

Ces décisions montrent une véritable montée en puissance de la CNIL, presque 4 ans après l’entrée en vigueur du RGPD (mai 2018). Le RGPD est le fondement juridique autorisant les instances de régulation des États membres de l’Union européenne à sanctionner les entreprises allant à l’encontre des règles européennes en matière de protection des données personnelles.

Suite à ces différentes décisions, l’utilisation de services américains par des entreprises et organismes publics européens semble de plus en plus compromise.

En 2021, la CNIL a notamment appelé à abandonner les logiciels américains tels que Zoom ou Google docs.

Pour protester, Mark Zuckerberg a menacé de fermer Meta (Facebook et Instagram) en Europe compte tenu des conditions imposées par le RGPD.

Dans l’attente d’une évolution du cadre juridique pouvant être longue à venir, la situation incite fortement les différentes organisations publiques comme privées, à migrer vers des solutions françaises ou européennes.

Attention toutefois, la décision du 10 février 2022 ne devrait pas avoir d’impact direct et automatique, puisqu’en théorie il faudrait que quelqu’un porte plainte auprès de la CNIL pour que les utilisateurs reçoivent la même mise en demeure.

Cependant, il faut prendre en compte que nous n’en sommes qu’au début et de nouveaux contrôles pourraient avoir lieu.

Du côté de Google Analytics, pour le moment, pas de changement opéré. Google n’a pas reçu de mise en demeure ni de sanctions. La dernière communication concerne principalement l’arrivée de Google Analytics 4 et la fin de la version universelle pour l’été 2023.

Pour autant, de nombreux annonceurs se posent la question de garder ou non Google Analytics 4.

Quelles sont les solutions alternatives à Google Analytics ? 

Évidemment, se passer de l’outil #1 dans le monde, gratuit et qui donne une multitude d’informations très pratique n’est pas chose aisée.

La décision de la CNIL a provoqué beaucoup de réactions chez les professionnels du web. Et à raison, car l’enjeu est important. Outre la réflexion sur les outils d’analyse des sites web, c’est aussi l’occasion de vous assurer de votre conformité au RGPD de manière générale !

En respectant les conditions du recueil du consentement, l’utilisation de GA peut entraîner jusqu’à 50% de perte d’audience. On l’évoquait déjà dans l’émission Dans le Tunnel avec Didomi en novembre dernier, c’est devenu un enjeu très fort.

Notre invité avançait alors plusieurs pistes comme la règle de 3 pour reconstituer son audience ou encore, la pose d’un traceur dès la 2ème page. N’hésitez pas à revoir ou réécoutez l’épisode.

Et si vous voulez quitter Google Analytics ?

Après la mise en demeure de la CNIL, Décathlon, Sephora et Auchan sont en première ligne. Elles ont constitué des task forces : Décathlon aurait opté pour AT internet (même si la société héberge ses données chez AWS), d’autres pencheraient pour le Polonais Piwic, qui est le seul à héberger les données en Europe.

On parle aussi de Matomo.

En parallèle, vous pouvez aussi vous équiper d’outils comme Wizaly, Eularian, Easyence, Adloop pour affiner votre vue analytique et notamment mieux mesurer vos campagnes médias.

Grâce à ces outils, vous aurez une meilleure vision de votre attribution et ainsi pourrez optimiser vos plans médias.

Quoiqu’il en soit, il convient d’attendre les nouvelles orientations de la CNIL et d’anticiper le futur.

En conclusion

Face à tant de défis, l’année 2022 risque de connaitre encore beaucoup de chamboulements et les enjeux sur la vie privée en seront au coeur. Prendre les bonnes décisions dans ce ce genre de contexte demande beaucoup d’agilité mais aussi d’audace.

A vous de jouer !

Vous êtes intéressés pour en savoir plus sur la fin de Google Analytics, n’hésitez pas à regarder ou écouter le dernier épisode Dans le Tunnel par AntVoice : Fin de Google Analytics : comment réagir et quelles sont les alternatives ?

Besoin d’un récapitulatif complet de l’épisode pour préparer l’après Google Analytics ? Téléchargez notre infographie dédiée ! 


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